Automne 2018

Automne 2018 

Je suis bipolaire, j'ai été diagnostiquée en août 2018. 

Mon instabilité est chronique. Mes changements d'humeurs très fréquents et courts. Mes troubles de l'humeur s'accompagnent d'autres troubles : troubles anxieux, alcoolisme, insécurité,... Et de failles psychologiques : manque de confiance en soi, dépendance affective,... 

Je pense vivre des pics hypomaniaques lors de mes soirées avec mes amis ou avec mes potes loisirs. J'ai conscience que je peux déraper très rapidement. Je me méfie de moi, je fais attention à ne pas trop parler, à ne pas trop boire. J'essaye de rester à ma place et de laisser la place aux autres. Ça me demande beaucoup d'efforts mais lorsque j'y arrive, un bien-être extrêmement plaisant m'envahit, tant quand je rentre à la maison que le lendemain matin. Je me réveille légère et fière de moi. J'ai gardé le contrôle, mon image n'est pas noircie.
Mais parfois je dérape Je me laisse plus aller avec mes amis proches ou quand Jm est avec moi. Je pense que je me laisse le droit, je comble un besoin, je réponds à un bouillonnement, j'ouvre le couvercle, je me laisse exploser.
Mes amis me connaissent, ils me pardonneront... ?...
JM bénéficiera de la 2ème partie de la soirée (sexe +++). Son ressenti sera alors partagé entre colère, malaise et plaisir. 

Le cocktail : 

Une grande fatigue (journée très remplie ou beaucoup d'énergie dépensée en très peu de temps (percus / équitation / sport) 

+ Le manque d'appétit au moment où j'aurais besoin de me nourrir après une grande dépense énergétique 

+ Le verre de trop qui en enchaîne bien d'autres (ça peut être le premier ou le 2ème) 

Et bing ! Je ne fais plus attention aux autres, je prends toute la place. Mes propos manquent de nuances, je parle, je parle et je parle. J'argumente, j'ai un avis sur tout ! Je bois, je laisse la soirée se prolonger. Je me sens bien, surpuissante, je pense qu'on m'aime, que je suis intéressante et intelligente. Je peux suivre 2 conversations en même temps, interagir rapidement. Je me sens mince, belle, séduisante, attirante. Je suis nerveuse, je me ronge les ongles, mes pieds dansent sous la table, mon corps est crispé. Je n'ai pas du tout envie de dormir, j'ai envie de chanter, de danser, de baiser. Mes désirs sexuels sont alors débridés, je veux être dominée, humiliée, avoir mal, une jouissance extrêmement forte, mes plaisirs sexuels sont très intenses. Je suis complètement désinhibée. Mon sommeil est perturbé. J'ai beaucoup de mal à m'endormir et je vais me réveiller plusieurs fois sur la nuit. A chaque réveil, je vais être de plus en plus mal. Au petit matin, la gueule de bois (que je peux avoir en ayant peu bu) et la prise de conscience de la soirée passée (je me remémore les conversations, mes attitudes, …) me submergent.

Et je deviens une grosse merde !
Une énorme tristesse m’envahit, je me déteste, je ne veux plus jamais voir les personnes avec qui j'ai passé la soirée, je suis sûre qu'ils me détestent. Je n'ai pas d'énergie, je n'ai pas envie de me lever, je voudrais m'éteindre. Je m'en veux tellement, je suis laide, grosse, moche. J'ai tout raté, je ne mérite pas qu'on s’intéresse à moi. J'ai besoin de m'excuser, de me justifier, de dire que ce n'est pas moi et que je ne recommencerai plus. Je ne boirai plus jamais d'alcool et je vais rester chez moi, me terrer, je ne prendrai plus de risque, ça fait trop mal. 

Journée pyjama, je passe de mon lit à la télé, je n'arrive pas à faire les choses, même les activités agréables, je n'ai envie de rien. Souvent en fin de journée, je vais un peu mieux. Je reprends un petit verre, Jm est près de moi, mes animaux aussi, il me parle, je me détends. Je vais me coucher tôt, dormir beaucoup et m'angoisser à l'idée que je vais être rejetée par les personnes avec qui j'ai passé la soirée. Je pense qu'on ne voudra plus de moi, que je vais être écartée, qu'on va me dire que je ne suis pas à ma place, que ce n'est plus possible, que je ne corresponds pas aux attentes. 

J'appréhende la future rencontre. Comment va-t-on me regarder ? Me juger ? M'aborder ? Je me prépare au pire... Souvent, il ne se passe rien, une petite note d'humour par-ci par-là mais souvent rien. La vie continue … jusque la prochaine fois …